De rouille et d’os
Après un remake (De battre mon coeur s’est arrêté – Fingers), un scénario original (un Prophète), Jacques Audiard adapte un roman (éponyme).
Audiard y applique ses thèmes habituels : un homme bourru, parfois violent, mais débrouillard à la recherche de sa rédemption.
Dans « De rouilles et d’os », le héros croise le destin tragique de Marion Cotillard. On y retrouve donc un autre thème d’Audiard : les femmes incomplètes (rejetées ou exclues de la société) comme dans « Sur mes Lèvres » ou « De battre… », facinée par la violence du héros, leur apportant calme et douceur.
De la mutualisation des solitudes, né l’espoir, la renaissance, l’envie de franchir les épreuves.
Même si tous les thèmes sont là, les réflexions sont différentes. Comment rester une femme quand on est physiquement mutilée. Comment rester un homme, un père quand on est incapable de voir les conséquences de ses actes. La maturité du héros s’acquiert dès qu’il commence à prendre ses responsabilités au lieu de fuir; De prendre en compte les sentiments des autres au lieu d’avancer sans se retourner.
Sans mauvais jeu de mots, on en ressort pas entier. De part les destins des deux héros, qui se suivent et nous dévorent une partie du coeur, laissant dans la bouche un goût de sang, un mélange de rouille et d’os.