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Cloud Atlas

Les frères Wachowski, c’est toujours un peu compliqué. J’ai un rapport avec eux assez étrange. J’ai adoré Bound, je suis un des rares à aimer la trilogie Matrix + Animatrix comme un tout cohérent, je n’ai pas du tout compris le pourquoi de Speed Racer (film de commande, décompression totale après le travail de Matrix ? Le film ne possède rien que j’aime).

Après Matrix et Bound, je sais que ce sont des réalisateurs, scénaristes qui vont au bout de leur sujet. Dans un format court, il sont plutôt concentrés et concis. Dans les deux derniers épisodes de Matrix, je reste persuadé qu’ils se sont un peu perdus devant la débauche de temps et d’argent pour arriver à leur fin, oubliant une partie de leur structure narrative.

Cloud Atlas reste un film ambitieux et visiblement avec moins de moyens. C’est toujours la Warner mais Joël Silver ne semble pas produire le film. Tourné en 60 jours un film sur plusieurs époques, tons et genres avec un gros casting qui multiplie les rôles, malgré l’ajout d’un troisième réalisateur (Tom Tykwer – Cours Lola ! Cours), ça semble assez complexe.

Mais dans tout ça, le film, que vaut-il ? Dans l’approche, on pense à 2042 de Wong Kar Wai, avec des écrivains, une histoire d’amour à travers les âges. Il s’agit d’une partie du concept. La trame narrative va plus loin : elle tend à montrer l’interconnexion et la répercussion de chacune de nos actions, dans le présent et le futur, que les changements de mentalités commencent par des prises de conscience individuelle et radicale, que ces changements prennent du temps.

Il y a énormément de bonnes idées, la principale étant de faire jouer différents rôles à différentes époques, dans différentes ethnies, aux acteurs. C’est aussi la limite du film. J’avoue que les maquillages ne sont pas tous très réussis. Ça m’a fait souvent sortir du film : même si l’idée sert les propos du film, dans son exécution, c’est parfois maladroit.

Le film aborde plein de genres de cinéma : de la SF, du post apocalyptique, de la comédie, du film d’aventure, du polar, du film sur la création artistique. Cette multitude de tiroirs, de thèmes, de mises en abîme est vertigineuse. Chaque histoire pourrait être un film à part entière. Une partie ressemble même à une version abrégée de la trilogie phare des Wachowski.

Mais comme dans les derniers Matrix, on sent que le montage a du être un calvaire et l’on devine que certaines scènes ont du être supprimées dans certains actes. Ça se ressent assez fortement sur la fin.

Le résultat est donc imparfait mais attachant et dont le discours humaniste, révolté et philosophique fait qu’on lui pardonne ses errances. Sans prétention aucune, j’avoue que j’aurais fait autrement, donnant une couleur de photo différente à chaque partie, trouvant des acteurs différents pour chaque segment mais faisant le lien plus évident avec les marques de naissance. C’est toujours très facile de s’improviser réalisateur après que l’on ait vu le film fait à la sueur du front des autres 😉

Je ne peux pas recommander Cloud Atlas, cela dépend de trop de paramètres pour que l’on accroche ou rejette, mais je vous invite à faire votre propre opinion. Pour ma part, ça m’a donné envie de découvrir le livre.

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