Suspiria (2018)
Vous savez que je suis un fan de l’original. Malgré tout, je n’avais pas d’apriori négatifs vis à vis de cette nouvelle version.
Aussi, j’ai été très content de voir que le réalisateur avait des intentions de faire un film assez différent (les premières minutes en tout cas).
Mais faire différemment, ce n’est pas faire mieux. Et si certains choix sont payants (la danse est un moyen d’invocation, les danseuses pratiquant cet art sont toutes potentiellement des sorcières), d’autres diluent le récit pour affadir son propos :
- je ne comprends pas pourquoi l’histoire du psy est aussi importante.
- je ne comprends pas pourquoi avoir scinder l’héroïne originale en une danseuse enquêtrice et une autre victime de la possession.
Arrive le dernier acte et le réalisateur perd pied. Il remplace l’effroi et la suggestion de l’original pour des maquillages nuls, du gore et des effets visuels juste pour le style.
On ajoute un dernier clou à la tombe de mes espoirs avec des dialogues sur-explicatifs (et que j’imagine rajouter en post production : parce que ce sont des sorcières alors elles communiquent par télépathie).
Il y a des acteurs très investis (Tilda Swinton et Dakota Johnson en tête).
Mais ce qui ressort en sortant de la salle, c’est le sentiment que le réalisateur n’a rien à raconter, qu’il n’a pas de propos. Il essaie des trucs avec sa caméra, filme des plans sans leur donner un sens (on ajoutera les dialogues après), sans aucune volonté de faire passer un message.
Et au final, j’ai trouvé la réalisation juste prétentieuse. On retrouve par moment des effets qui rappellent Under the skin (la qualité de l’image aussi), mais sans leur profondeur ni leur poésie.
Pourquoi alors avoir repris si maladroitement l’histoire et les personnages ? Pourquoi avoir repris le nom Suspiria si le film ne parle pas de la mère des soupirs ?
Tout ça pour finalement raconter si peu et faire des images si vaines.