Cinéma  En salle

Mother Land

Il est difficile de ne pas faire le lien entre ce Mother land et Knock at the Cabin de M. Night Shyamalan. On a affaire à un huis-clot horrifique basé sur la paranoïa et sur l’isolement dans une cabane dans les bois. On peut aussi penser aux Guetteurs de Ishana Night Shyamalan (décidement).

Dans Mother Land, Halle Berry protège ses enfants d’une société déchue et d’un mal rampant. Knock at the Cabin partait sur une fin du monde. Les deux films font de grosses références à la bible (Les jumeaux, le serpent, le péché originel dans le premier. Les cavaliers d’une apocalypse annoncée dans le second).

Les enfants acteurs jouent très bien et Halle Berry tient son rôle. Il est juste dommage qu’elle n’ait pas un traitement plus long : le film préfère se concentrer sur le parcours des enfants, décrivant le passé de la mère par de trop petites touches.

Les deux films jouent avec les croyances des personnages et les croyances des spectateurs. Si on anticipe un retournement de situation habituel pour le Shyamalan, le film d’Alexandre Aja joue sur les contrepieds.

Et malheureusement, les deux films ne marchent pas. Les chocs des révélations des derniers films de Shyamalan (Knock at the Cabin, Trap, Old) ne nous donne pas une nouvelle perspective sur les personnages ou sur le message du film. Ca reste une astuce pour avoir une surprise à la fin mais ça ne nous donne pas, comme dans Sixième Sens ou Incassable, l’occasion de revoir le film avec un nouveau point de vue.

Aja nous fait donc des contrepieds. Dès les premières minutes du films, on pense savoir vers où le film va. Il enchaine des scènes assez déroutantes, jouant sur notre anticipation. Jusqu’à une scène qui, pour moi, à ouvert le champ des possibles. Je me suis fait une arborescence mentale de tout ce qui pouvait se passer. Et ça aurait été chouette si le scénario ne prenait qu’une seule branche et y aille à fond. Mais, je ne sais pas pourquoi, le film s’aventure dans toutes les ramifications, enlevant un à un tous les mystères.

Knock at the Cabin et Mother land ne réussissent pas à créer une tension et un mystère à cause de leur fin « trop ouverte » (pour ne pas spoiler), résolvant tous les mystères. Dans les deux cas, il manque une trajectoire affirmée. Que racontent ces films ? Quel message les réalisateurs veulent-ils faire passer ? S’ils en ont un, pourquoi il est si difficile à déterminer ? Sinon, si l’on reste au niveau de l’histoire quel est le parcours des personages ?

Si vous voulez critiquer le fanatisme, les gens qui agissent par idéologie plutôt que par empathie et humanité, si vous voulez critiquer une société défaillante à aider les personnes les plus faible : allez y à fond, sans demi-mesure… Mais ne restez pas dans un entre deux.

Si à la fin d’un film d’horreur, on trouve que notre monde est plus violent et plus injuste que l’histoire que vous avez raconté, c’est que ce n’était pas assez pertinent.

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