Une Année Difficile
Parmi les films « feel good », j’aime beaucoup « Intouchables » et « le Sens de la Fête » du duo de réalisateurs Tolédano/Nakkache.
Ce sont des films qui parle de la société française avec un angle positif et parfois engagés, avec souvent un très bon casting, une mise en scène intéressante, réutilisant des codes venant de partout.
Pour cette Année Difficile, je trouve toujours très bons le casting et les idées de mise en scène mais j’ai un petit problème avec le scénario.
Pio Marmaï, Jonathan Lambert et Noemie Merlant ont l’air de s’être bien amusé avec leur personnage et il y a une petite alchimie entre les trois rôles principaux. Jonathan Cohen parfois en complète improvisation (comme Edouard Baer ou Jamel Debouzze) reste captivant à regarder dans cet exercice.
Il y a des passages qui évoquent 28 jours plus tard, une scène d’intro où la tension monte faisant penser à Heat (ce n’est pas le même genre de tension, ça reste soft, mais on sent qu’il y a eu une idée de reprendre des astuces de montages et des plans).
Malheureusement je trouve que le film chasse plusieurs pistes sans jamais vraiment les atteindre. Comme si le scénario était un premier jet et qu’il n’y avait pas eu de phase de remise en cohérence.
Le film parle du surendettement, de notre rapport à la consommation et très très naïvement d’éco-anxiété et de décroissance. Et aussi quelques pastilles sur l’addiction au jeu qui arrivent un peu, comme ça, sans prévenir.
Il y a beaucoup à dire sur chacun des points, le facteur commun étant notre rapport à l’argent mais on sent que le tout a du mal à s’emboîter, que les personnages naviguent entre opportunisme, amour et convictions sincères. Ce rapport d’incertitude que l’on a avec les personnages, on l’a donc forcément avec les messages du film. On ressort de la salle comme après avoir eu une discussion avec Jonathan Lambert, en oubliant le sujet initial de notre échange, perdu entre les digressions et les parenthèses. Mais on s’est bien amusé.