She Will
She Will est plus un film d’ambiance qu’un film d’horreur. Si vous y allez en attendant de la peur ou du frisson, vous pouvez passer votre chemin. La confusion vient du label apposé par Dario Argento. Même si en terme d’image et d’ambiance on retrouve quelques pointes de Suspiria.
Mais ça reste un film intéressant. C’est avant tout un film sur les traumatismes et sur leur conséquences sur le long terme.
On y suit une actrice connue pour un film qu’elle a fait très jeune et qui ne vit que dans le passé. Suite à une double mastectomie (ablation des deux seins), elle décide de faire une retraite pour panser ses blessures et pour fuir les regards qui lui rappelle la perte de sa féminité. L’endroit où elle se rend possède un passé lié à l’inquisition et possède les stigmates d’une terre où brûler énormément de femmes pour sorcellerie.
Ma seule pensée négative vient du traitement un peu caricatural des autres pensionnaires du lieu de retraite et la sous-exploitation du passé d’ancienne mine de charbon de la région, de ses éventuelles retombées économiques.
Le film est, comme souvent en ce moment dans les films de genre, très beau et très esthétisant. Il y a un jeu habile sur les reflets et sur la superposition d’images, cherchant ainsi de la profondeur au delà des apparence.
J’ai été séduit par l’ambiance, le propos et l’esthétisme du film. Dommage de trouver peu de salles en France pour le diffuser alors qu’il possède un propos 1 millions de fois plus intéressant que La Proie du Diable (ce n’est pas difficile) mais qui a eu une diffusion assez large au regard des qualités du film. Si vous avez l’occasion de le voir,a u cinéma ou ailleurs, je vous encourage à le découvrir.