La Proie du diable
Si Smile avait été décevant par sa durée artificiellement allongée par des scènes inutiles, ça restait un film intéressant et avec un visuel évocateur.
La Proie du diable en revanche est un vrai mauvais film. Ce n’est même pas un « nanar » où il peut en être drôle, c’est juste un film opportuniste qui ne pense savoir ce qu’est un film d’horreur et qui empile les clichés, les problèmes de scénario et possède même un degré de lecture rétrograde.
J’y suis allé grâce à l’affiche et la présence de Virginia Madsen (l’actrice principale du Candyman de 1992).
Au final, c’est la seule scène visuellement intéressante et l’actrice traverse le film avec une présence fantomatique.
En 2020, les exorcistes du Vatican ont une antenne type FBI à Boston (mais visiblement des studios en Hongrie), avec des bureaux hi-tech et une école dans la veine de Quantico. Comme on suit un personnage féminin, elle se heurte à la tradition des prêtres qui sont les seuls à être habilités à pratiquer un exorcisme. Ca aurait pu être cool en soit si ce n’était pas écrit avec la lourdeur d’un 38 tonnes sur une pente à 30 degrés.
Les actrices et les acteurs font ce qu’ils peuvent (un peu dégoutés de tourner en Hongrie pour économiser sur les coûts de production, j’imagine) mais le scénario ne les aide pas. Le point le plus difficile à avaler étant que l’avortement ou l’abandon d’un enfant après un viol est forcément une culpabilité et une malédiction forte, que le diable va vous posséder à cause de ça…
On empile là-dessus des scènes vides d’idée visuelle, limite épisode de NCIS (je n’aime pas la réal de NCIS).
On dirait un mauvais épisode pilote d’une série pour ado mal écrite. Ce qui m’énerve le plus, ce n’est pas tant d’être déçu par le film mais de voir que d’autres films avec des qualités évidentes (Par exemple Barbare sur Disney plus : j’en reparlerai) n’ont même pas droit à une sortie cinéma alors qu’ils méritent ce degré d’immersion. Et je parlais de série télé, mais il y a bien plus de qualité dans une minute du Cabinet de Curiosité de Guillermo del Toro que dans tout ce long métrage.