La Nuit du 12
Dominik Moll adapte le livre de Pauline Guena, sur l’histoire d’un meurtre sordide se passant à Grenoble. Inspiré de faits réels, on suit l’enquête du nouveau capitaine de la PJ de Grenoble et de son équipe, pour résoudre le crime d’une jeune femme brulée.
Si l’enquête est passionnante, le film marche plutôt comme une introspection des services de la Police Judiciaire française. On y voit son évolution, ses méthodes.
Dominik Moll avait travaillé sur « Harry, un Ami qui vous veut du bien ». J’y retrouve sa manière de filmer le « mental », ce qui se passe à l’intérieur de ses personnages. Avec peu de plans, avec la captation d’une mimique d’une actrice ou d’un acteur, on a beaucoup plus d’informations que ne pourrait donner une voix intérieure du personnage.
Bouli Lanners et Bastien Bouillon forment un duo d’enquêteurs qui fonctionne. Il y a une vraie alchimie entre les deux acteurs qui échangent beaucoup, oralement et par certains regards. Bouli Lanners, avec sa verve de flic voulant être prof de français, arrive à remettre de la légèreté après des scènes difficiles.
Encore une fois, cette notion d’intériorité marche à merveille et l’on oublie souvent le métier éprouvant de la PJ. C’est bien d’avoir des personnages attachants avec qui le spectateur va travailler sur l’enquête. On va se faire une opinion et essayer de trouver le coupable avant la fin du film.
Ce qui garde le spectateur en haleine, ce n’est pas la tension, mais la fragilité des personnages envers lesquels on a suffisamment d’empathie et de compréhension pour se soucier de leur avenir.