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The Boys (Saison 1 et 2)

Une série inspiré d’un comics qui se moque des autres comics ou qui s’en inspire pour le remettre dans un contexte plus « réaliste » est toujours un exercice de style assez compliqué.

Je pense à l’adaptation de Watchmen en film (je n’ai pas vu la série) où l’on fait redescendre les super héros de leur piédestal. S’ils existait dans la vrai vie, serait-il forcément au service de la population, de l’humanité ?

Si l’on prend les personnages de The Boys au pied de la lettre, on suit donc les Septs, l’équivalent de la Justice League (constituée par leurs équivalents DC Comics). Dans ce monde, on confond les super héros, les stars du cinéma, les dirigeants d’une multinationale. Tout est géré comme une entreprise où la popularité des héros influe sur leur position : la côte de popularité est l’indicateur de leur influence au sein du groupe. Ainsi le marketing re-écrit leur histoire, conditionne leurs actions, lisse leur image.

La série commence au moment où le personnage principal (Hughie) perd sa compagne suite à un accident avec l’équivalent de Flash (A Train). Il apprend par la suite que son amie est un des trop nombreux dommages collatéraux des exactions de la clique de . En parallèle on suit l’ascension de Starlight, une super héroïne venue pour intégrer le groupe des Sept. Elle y découvre une réalité peu reluisante des coulisses du monde des super héros.

On peut transposer le monde des super-héros à celui des personnes publiques, aux politiques ou aux stars qui vendent des rêves ou des solutions simplistes, présenter comme des héros ou des sauveurs, oubliant ainsi leur part d’humanité. Un monde où l’image est plus importante que la vérité, où l’on retrace l’histoire d’une personne autour d’un story telling fantaisiste pour lui donner une image plus lisse que la vérité.

Le fait de mélanger les désillusions de Hughie et Starlight permet ainsi de donner un point de vue interne et externe de ce monde du contrôle de l’image.

La seconde saison s’aventure vers une critique du populisme où il est plus facile de vendre du rêve avec des solutions simplistes, en manipulant l’opinion, que d’affronter la vérité et de prendre un problème avec sa complexité. La sasion 2 aussi, s’oriente vers un peu plus d’intime et aborde le thème de la parternalité (celle de Billy et de Homelander).

Le cliffhanger de la saison 2 me conforte dans le parallèle dressé entre politique et gestion des super héros de the Boys.

Pour ce qui est de mon ressenti, la série est ambitieuse mais avec un petit budget (il y a finalement peu de scènes spectaculaires si l’on regarde bien). Il y a avant tout de très bons acteurs (Karl Urban et Antony Starr en tête), malgré la densité de personnages importants. Certains personnages sont assez vites présentés (se basant avant tout sur leur contrepartie chez DC comics) ou possèdent des arcs narratifs peu essentiel aux saison 1 et 2 (peut être que ce sont des moyens d’introduire de futurs rebondissements). S’il y a un peu d’humour, je trouve le ton plutôt satirique et noir. La série dépeint une réalité assez sombre et assez dure et dénonce le populisme : la hausse de la haine et l’apparition d’un discours politique cynique qui préfère s’adresser aux instincts primaires des gens plutôt qu’au bon sens et la pédagogie.

Après, je ne connais pas du tout le comics originel, je ne peux pas me prononcer sur la qualité de l’adaptation. Je trouve la série intéressante, mais je pense que l’effet choc qu’elle procure peut être liée à l’affect que l’on peut avoir envers les « vrai super héros ». C’est un bon moyen de dire au gens que le monde n’est pas aussi binaire qu’un film Marvel et qu’il y a un plusieurs niveau de gris, entre le bien et le mal.

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