Cinéma  En salle

Venom

Regarder Venom, c’est comme voir un bateau de croisière qui s’encastre lentement sur un rivage rocailleux.

C’est lent, c’est inexorable et c’est fascinant de voir combien d’erreurs ont été faites pour en arriver là.

Il y avait moyen de faire autre chose qu’une comédie d’action avec Venom, en utilisant à bon escient la dualité, la folie, les voix d’Eddie et du Symbiote. Mais il aurait fallu une meilleure écriture des personnages, mettre de côté la partie humour. Volonté que le projet a peut-être porté à un moment, mais qui s’est faite oblitérer par l’obligation de sortir un produit plutôt qu’une histoire.

Décomposons l’action.

On prend Tom Hardy (hyper impliqué, il est producteur du film), Michelle Williams, des actrices et des acteurs assez talentueux.

On débute un scénario et une mise en scène pas trop mal, façon film d’horreur et d’invasion. Avec des petites blagues par-ci, par-là.

Je ne connais pas l’ « origin story » de Venom et d’Eddie Brock, mais je sais qu’il y a un lien avec Spider-man. Ca ne me dérange pas de raconter une histoire différente au cinéma (ce n’est pas le même medium) mais on commence à voir les premiers arrangements du scénario. Et puis des blagues.

On commence à introduire un chef d’entreprise multi-nationale tentaculaire sans saveur, une rupture sentimentale, une action qui se passe à 90% la nuit. Un peu plus de blagues.

Dans un laboratoire cliché d’essais cliniques avec des néons bleus et des portes métalliques (mais pas de vitres incassables, faut pas déconner) Eddie s’associe malgré lui au Symbiote qui s’appelle lui-même Venom et qui lui parle dans sa tête… et qui lui fait des blagues ajoutées en post-production.

En milieu de film, on ajoute une scène d’action. La nuit. Dans un appartement et dans des ruelles mal éclairés. Avec un personnage en image de synthèse noir (et liquide). Avec un montage hyper cut. Et des blagues entre deux coups de poings.

Rien pendant un long moment. Le temps que l’on fasse des raccourcis et des facilités scénaristiques. Le temps que Venom qui veut détruire la terre au début commence à trouver la planète bleue « sympa comme endroit ». Le temps que le héros face des blagues avec la voix off de Venom.

On termine avec une scène finale purement incompréhensible où notre « héros » se bat contre le méchant. On ne comprend plus grand chose à l’issue du combat. Un personnage a du faire une blague à un moment, je crois.

A la fin, il fait jour, les méchants ne sont plus, le héros tente de reconquérir le coeur de sa belle. Et il dit une blague.

Super générique, visuellement parlant, musique d’Eminem qu’on aurait aimé entendre plus tôt (pendant le combat final par exemple), scène post-générique habituelle avec un blague et un bande annonce d’un prochain film d’animation, qui lui est très prometteur (sans blague).

Je vous laisse deviner le mot de la fin, qui résume la faiblesse et tout ce qui ne va pas dans ce film.

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