Dunkerque
Je ne savais pas comment Nolan allait faire rentrer un film de guerre dans sa thématique : la perception de la réalité.
Il a choisi d’éclater son récit sur 3 lignes temporelles :
- Celle des soldats anglais qui évacuent les plages françaises, sur une semaine
- Celle des civils qui sont mobilisés pour porter secours aux 400 000 soldats qui attendent, sur une journée
- Celle des pilotes qui doivent apporter une couverture logistique aux personnes qui embarquent, sur une heure
On a donc 3 perceptions, et 3 destins croisés.
Même si c’est un des films de Nolan dont le sujet ne me fait pas rêver, cela reste un film fort.
Le film est incroyable pour tous les visuels en avion. C’est la partie que j’ai préférée. Il se dégage une certaine poésie de voir le Spitfire évolué dans les airs. Les plans d’ensemble sur la plage et sur la mer ne sont pas en reste.
Le procès de certains historiens pointilleux ne me semble pas pertinent. Le film s’attache à suivre 3 personnes : il ne détaille pas la guerre. Il détaille des destins. De plus, le travail de couverture et de soutien de l’armée française n’est pas négligé ni occulté. Et la scène du chalutier remet quelques pendules à l’heure.
Techniquement, le film est un tour de force. Tous les plans sont magnifiques, travaillés, remplis de sens.
Seuls les acteurs semblent en dehors. Pas parce qu’ils jouent mal, mais parce que le film, avec sa narration éclatée, son point de vue à hauteur d’épaule de chaque homme, nous immerge au lieu de nous projeter sur un personnage. J’ai eu peur sur la plage, sur le bateau, dans l’avion. J’ai eu peur pour moi, pas pour les héros. Le film nous dépeint des situations mais l’on reste détaché de chaque personnage.
Peut être parce que l’on a peur d’un destin funeste à la fin. Comme un soldat : Ne pas lier de lien pour ne pas être triste.