Le Secret de la Chambre Noire
Kiyoshi Kurosawa est un réalisateur élégant. La mise en scène de tous ses films montrent une maitrise de l’image. Le Secret de la Chambre Noire ne dénote pas de cette filmographie. On trouve des mouvements de caméra doux, pensé, signifiant.
Est-ce qu’un beau film est un bon film ? Il est, en tout cas, un objet intéressant.
Mais si comme moi, vous aimez que l’histoire soit travaillée, vous aurez quelques déceptions. Car, au final, on ne sait pas trop où le cinéaste veux en venir.
On a un Tahar Rahim très juste, jusqu’au bout du film, un Olivier Gourmet un peu perdu dans son rôle et Constance Rousseau qui joue une caricature de jeune japonaise fragile et douce. Je ne sais pas si cela vient de l’écriture de son personnage ou de son interprétation. Mais il y a un côté lunaire et décalé dans son rôle qui me dérange. C’est dommage car les femmes de Shokuzai étaient très fortes.
Du coup l’histoire est compliquée pour rien. Le scénario mêle une magouille immobilière, un photographe fou et son modèle, une histoire d’amour et des fantômes du passé. Le film laisse supposer une importance de la photographie mais il n’en fait rien. Et c’est dommage car il y a quelque chose de fascinant dans la création de ces pellicules grandeurs natures.
A bien des moments, j’ai senti que le film serait plus « crédible » si tout se passait au Japon.
J’ai aimé l’ambiance et le travail formel du réalisateur. Son jeu de caméra (Panoramiques verticaux de haut en bas au début, horizontaux pendant tout le film, verticaux de bas en haut à la fin) est porteur de sens. Mais le scénario ne suit pas.