Cinéma  En salle

Nocturnal Animals

J’ai eu le malheur de voir ce film avec mon super pouvoir : l’aimant à relou dans la salle.

Ils m’ont fait sortir du film à des moments clés.

Si je peux m’appuyer sur leur ressenti sur le film pour donner le mien : ce film n’est pas un film à histoire.

L’histoire du personnage de Susan est assez ambigüe. Elle a du mal à dormir : le film n’indique jamais quel est l’état du personnage d’Amy Adams, dont l’insomnie et l’imagination ne sont jamais différenciés.

L’intro du film sur l’exposition sur les gros et le parallèle entre Amy Adams critiquant la télé réalité est assez flagrant. Que ce soit, les très riches, ou les très pauvres, l’Amérique cultive la médiocrité. Les vraies personnes d’exception (le personnage de Jake Gyllenhall) sont présentés comme des faibles

C’est un jeu de miroir. Il n’y a pas de différence entre la vie très riche des gens de Los Angeles et celle des personnes très pauvres du « Roman », soit disant écrit par Edward (Jake donc).

Tous sont méprisables mais on sent la perte de repère, le malheur de Susan qui souhaite sortir de ce monde superficiel.

Difficile de continuer l’analyse sans spoiler, mais il faut voir le film pour ses symboles et non pour son histoire.

Il est intéressant de voir tous les parallèles, toutes les intersections (que font les « modèles » de l’expo de Susan dans la ville du roman d’Edward ?) entre ces vies, ses regrets, ce que l’Amérique considère comme « faible » et comme « fort ».

On ajoute à cela une Amy Adams étourdissante (j’avoue, je suis sous le charme des yeux bleus entourés de noir et de la mèche rouge tombante), un Jake Gyllenhall, un Michael Shannon et surtout un Aaron Taylor Johnson hyper justes.

Je ne connaissais pas le travail de Tom Ford (ni au cinéma, ni dans la mode). Je vais m’y pencher un peu plus. Le film est très beau en terme de photo et de mouvement de caméra.

Ce film a continué à faire écho longtemps en moi après la sortie de la salle. Il faut, je pense, ne pas le prendre au premier degré.

Je vais surement le revoir, en espérant être au calme la seconde fois.

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