Planétarium
Le film de Rebecca Zlotowski est rempli de qualités : Les images sont très belles, le film possède un sous-texte dense et actuel, l’alchimie entre Lilly-Rose Depp et Nathalie Portman fonctionne.
On a envie que le film nous fasse entrer dans son ambiance. Mais je suis resté bloqué à la porte du scénario.
Planétarium est un film tout en sous-texte : le film ouvre sur un dialogue puis la voix d’Amira Casar qui dit que « l’on ne sait jamais que l’on est dans une période d’avant guerre ». Tout au long du film, qui se passe pendant la montée du nazisme, le scénario fait écho à notre quotidien contemporain.
En cela, le film réussit son pari de parler de la transition des états, du stable au déséquilibre.
Mais, étrangement, si les analogies sont réussies, l’histoire principale tire dans toutes les directions : On est rapidement perdu entre les soeurs Barlow, l’histoire d’André Korben, la situation du film dans le film, la situation historique. Tous sont des éléments qui surviennent sans être intégrés dans une réelle trame.
C’est un peu l’antithèse du film Iris que j’ai vu un peu avant : Iris est tout aussi beau mais en terme de narration, le film est très premier degré (dans le sens où l’histoire est difficilement transposable sur un quotidien ou sur une société).
Planétarium veut tellement appuyer ses analogies qu’il oublie de raconter une histoire. Il veut raconter trop de choses. On m’a appris que, pour faire une bonne histoire, il ne faut pas avoir peur de sacrifier une idée qui parait bonne sur le papier mais qui peut handicaper le récit.
Je me demande si le format Série n’aurait pas été plus adapté : On aurait pu étoffer plus les personnages, étendre les relations entre les personnages et développer l’Histoire dans la petite histoire.
Une petite déception, car le film est vraiment beau et touchant par moment mais se perd dans une histoire trop touffue.