Moi, Daniel Blake
Après une avalanche de super-héros et d’effets spéciaux, c’est bien de retrouver les héros du quotidien.
Quoi de plus épique qu’un homme, ayant des problèmes de santé, se retrouvant au chômage, demande les indemnités maladies qui lui sont dues.
Parce que c’est ça l’histoire de Daniel Blake. Dans un système étatique et économique où l’on rabaisse, décourage, intimide les gens pour qu’ils courbent l’échine, faire valoir ses droits est une épopée.
Le film de Ken Loach redonne de la noblesse à une personne âgée, une jeune mère célibataire. Des personnes invisibles dans notre société, invisibles sur nos écrans de télé et au cinéma.
Il montre également la perte de valeurs humaines, le côté implacable de la machine qui régule nos emplois, de l’absurdité d’un système inhumain qui demande des preuves de notre humanité.
Un personnage dit dans le film qu’elle a déjà vu beaucoup de gens biens se retrouvant à la rue, parce qu’elle n’ont pas voulu perdre la dignité que le pôle emploi anglais (on peut aisément étendre la porté du film) réclame.
S’il vous reste un coeur et de l’empathie, allez voir Moi Daniel Blake. Tout le monde avait hurlé à Cannes lorsqu’on lui a décerné la Palme. Si formellement, Ken Loach est très simple, le discours mérite d’être mis en avant.