La Fille du Train
Alors, malgré les apparences : j’ai de l’intuition.
Dans Pas (encore) Vus #10, je n’avais rien compris au résumé du film (que j’avais lu sur Allociné).
J’attendais ce film pour Emily Blunt, que je trouve super.
En fait, c’est le seul élément qui est bien dans le film. L’actrice possède des moments touchants et sincères. Ces grands yeux véhiculent tellement d’émotions, je trouve que ça marche bien.
L’histoire aurait pu être intéressante mais c’est mal filmé, mal raconté. J’ai du mal à savoir qui a mal travaillé :
Le monteur ? Avec ces flashbacks qui arrivent de n’importe où, sans transition, des ralentis qui sortent de nulle part, une absence de clarté entre les souvenirs et les hypothèses, ce qu’imaginent les personnages et le réel. Peut être qu’en étant plus simple, qu’avec des indices visuels ou des transitions, on aurait pu comprendre plus simplement.
La personne chargée de l’adaptation du livre ? Si le principe des segments, des flashbacks et de suivre plusieurs personnages est très bien en livre, la structure est forcément difficile à mettre en pratique. Recentrer l’histoire sur un seul personnage aurait pu être une approche. Simplifier le récit, mettre la trame de l’histoire à plat pour éviter trop de retour dans le passé, aurait pu en être un autre. Ce que l’on a, au final, c’est trois personnages, trois lignes temporelles qui se croisent, pour compliquer un récit qui est super simple.
A la réalisation ? Le réalisateur est un habitué des adaptations de livre. Le film la Couleur des Sentiments (the Help) a reçu de nombreux prix et a été nommé pour le meilleur film aux Oscar 2011. Tate Taylor retente le coup avec un autre roman, contenant aussi des personnages principaux féminins. Mais je ne trouve pas sa façon de filmer originale. Elle n’a pas beaucoup de personnalité. Là où un Nolan, un Fincher, un Hitchock pondent des films très maitrisés, La Fille du Train est assez banal.
Même si l’enquête du personnage amnésique est presque un cliché, il y a avait moyen de mettre un peu de sous texte, de traiter les trois personnages comme un seul à trois moment de sa vie (la jeunesse, la maternité, la solitude), de jouer sur les images pour différentier les souvenirs et les mensonges, de faire vivre au spectateur les angoisses de Rachel, de nous faire douter plus de ce que l’on voit.
Attendre un film ne veut pas dire qu’il va être bien. Et plus les attentes sont importantes, plus on tombe de haut. Si j’ai le temps, on fera un bilan des loupés de Pas (encore) Vus. Il sera dedans 🙂 .