Poesia Sin Fin
Après Jodorowsky’s Dune, j’avoue avoir regretté ne pas avoir suivi de près les travaux de cette personne.
Dans le documentaire, on ne sentait aucune amertume de cet homme à voir le projet de sa vie échouer.
Aussi Poesia Sin Fin est une oeuvre assez personnelle, où le réalisateur livre une version poétique de sa jeunesse au Chili.
Ce qui frappe, forcément, c’est l’aspect symbolique de chacune des scènes et des acteurs. Son fils ainé joue son père, le plus jeune joue lui jeune adulte, la comédienne qui joue sa mère interprète aussi sa première petite amie. On y croise des physiques atypiques et des gueules que n’aurait pas reniées Jean Pierre Jeunet.
Comme un marionnettiste, il dessine des personnages exagérés, laisse entrevoir les ficelles, fait circuler des hommes vêtus de noir pour donner quelques accessoires. Le film est rempli d’astuces visuelles venant de différents arts : du Théâtre, des performances artistiques, de la peinture, du chant.
Je pense que la forme du film est au service de son propos. Rempli de poésies, de joie, de belles images.
Il porte un regard sans amertume mais aussi sans complaisance sur sa jeunesse, ses rencontres avec les femmes, avec les poètes. On se doute qu’il y a un travail d’embellissement mais comme s’il essayait de nous faire partager ses plus beaux moments.
Le point d’orgue étant ses adieux au Chili avant de partir pour la France. La dernière scène étant, pour moi, une des plus belles choses que j’ai pu étendre.
Le film est parfois un peu long et développe quelques passages un peu anecdotique. Mais c’est vraiment mineur.
Un film que j’ai adoré mais que je peux difficilement conseiller tant il est bizarre et loin de ce que l’on voit au cinéma aujourd’hui. Ca dépend vraiment de votre sensibilité. Il y a des gens à qui je dirai de foncer, et d’autres pour lesquels je déconseillerai.
Mais si vous y allez l’esprit ouvert et bienveillant, vous pouvez me faire confiance. Enfin de la part d’un mec qui a aussi aimé un film avec un pneu tueur en série, vous devriez malgré tout vous méfier.