Cinéma  Blu Ray-DVD

The Neon Demon

The Neon Demon (TND) est l’histoire d’une jeune fille orpheline, Jesse, qui rêve de devenir mannequin.

C’est très difficile de parler de ce film. Il y a beaucoup, beaucoup de choses à dire.

On va commencer par son réalisateur Nicolas Winding Refn parce que le film commence et ce termine par ça : ce mec a mis son nom partout. Vas-y que je te mets mes initiales sur les écrans titres, vas-y que je te mets en gros que je suis scénariste, que je suis réalisateur, que c’est mon film, que je l’ai produit… Ca me fait penser qu’il est très ami avec Hideo Kojima… Les gens qui ont de gros egos aiment les gens qui ont de gros egos… Peut être qu’il y a un concours ? Je ne sais pas. Mais ça fait de lui un type que je n’aimerai pas rencontrer…

On va continuer sur les sous titres français. Comment peut-on faire plus à côté ? Les jeux de mots (le rouge à lèvres Red Rhum, référence à Redrum / murdeR de Shining… annonciateur de plein de choses dans le film), les nuances des dialogues (She’s fine !) passent complètement à la trappe.

On va finir avec les points négatifs avec la dernière partie du film. Refn pourrait terminer le film avec force à divers moments mais préfère laisser se dérouler l’histoire à l’ennui pour placer une dernière scène choc pas très utile au propos. Il y a une autre scène en trop, qui aurait mérité plus de subtilités dans le traitement.

Je fais des phrases longues pour placer plein d’idées en un minimum de temps. A l’image du film qui fait de longs plans visuellement forts pour y distiller beaucoup d’éléments du récit. Et c’est, pour moi, la partie réussie du film.

Le film marche sur le plan métaphorique.

C’est une fable moderne, le petit chaperon rouge sang, blanche neige à la morgue, la belle bête et les bêtes. Tout le sous-texte adulte des contes pour enfants ressort dans The Neon Demon.

En plus d’être une critique sur le monde de la mode et sur la vacuité de la beauté, de la prétention superficielle du milieu créatif (tu m’étonnes qu’à Cannes, les critiques n’ont pas apprécié).

Le film m’a happé par son ambiance, hypnotisé avec les triangles (oeil de dieu inversé, incantation démoniaque, vagin), emporté par la musique de Cliff Martinez qui signe une musique complètement INCROYABLE. Visuellement et musicalement, je n’en suis pas ressorti indemne. Le jeu sur les miroirs, l’utilisation des couleurs complémentaires : j’avais eu le nez creux lorsque j’évoquais Suspiria dans Pas (Encore) Vus de Juin 2016.

Les personnages masculins, en tant que personnages de fable (le prince naif, le chasseur bourru, le bouffon du roi, le serviteur) sont des caricatures mais sont très bien joués. Ils sont cependant, au second plan.

Le vrai désir autour de Jesse, l’héroïne, est porté par le regard de 3 femmes (les méchantes belles soeurs).

  • Ruby désire la sexualité de Jesse.
  • Gigi désire la beauté naturelle de Jesse.
  • Sarah désire la candeur et l’innocence de Jesse.

Toutes les trois convoitent ce qu’elles n’ont pas/plus. Et toutes les héroïnes ont des scènes fortes.

En tant qu’homme, je suis très mal placé pour en parler, mais je pense que les scènes ou Jesse est regardée comme un morceau de viande (pour diverses raisons), par les hommes, par les femmes sont des moments qui sont éprouvants dans la vie d’une femme.

Ce n’est pas un film sur la beauté, mais sur le fait que l’acceptation de soit rend beau. Avant le défilé/possession par le démon, Jesse a du potentiel. Après cette scène, elle l’assume et devient belle aux yeux de tous. C’est quand elle finit par s’accepter qu’elle passe du statut d’agneau à danger. C’est à ce moment où son entourage se sent menacé et répond par la violence.

Finalement, ce que l’entourage finit par désirer chez Jesse, c’est l’accomplissement de ses rêves et la plénitude qu’elle dégage.

Mon fil rouge pour l’instant est de vous donner ce que j’ai compris du film sans vous spoiler. Je pousse la théorie du mieux que je peux en espérant être clair pour ceux qui ont vu le film. On peut en parler plus en détail ailleurs (mail / réseaux sociaux).

Je me retrouve un peu comme à la fin de MGS5. Comme pour Kojima, je n’aime pas trop la mégalomanie de Nicolas Winding Refn, mais j’aime l’ambiance, la musique, l’esthétisme que TND et MGS5 véhiculent. Je ne suis pas à l’aise avec le message tant il est soumis au prisme de ma vision. Je suis finalement dérouté par la quantité de thématiques abordées, parfois juste effleurées.

Le site contient

1067
billets Cinéma
80
billets Séries TV
80
billets Jeux Vidéo
16
billets Livres

A propos

La Tematek est la cinémathèque, vidéothèque, ludothèque, bibliothèque de tout ce que j'ai "té-ma". Il s'agit d'un projet de fin d'étude qui a évolué et grandi avec le temps. J'espère que vous trouverez des choses sympas et intéressantes à voir ici. Il s'agit d'un site personnel sans lien ni sponsor avec une marque ou une personne tierce.

// Tematek © 2001-2024 par Axlstone