La Dame dans L’Auto avec des lunettes et un fusil
La Dame dans L’Auto avec des lunettes et un fusil. J’espère que le titre ne va pas casser la mise en forme de mon site 🙂 .
Avec un peu de retard et en Blu Ray, j’ai donc vu le dernier Joann Sfar. J’avais adoré son Gainsbourg, Vie Héroïque. J’avais trouvé le film très beau, très profond.
Je me doute qu’en tant que film de genre, sa diffusion au cinéma a dû être chaotique.
J’ai aimé que le film ne dicte pas au spectateur ce qu’il doit penser, que ce n’est pas qu’un film sur le double et la folie. Avec son esthétique aux couleur saturée, sa bande son et son ambiance ancrés dans les seventies, il est difficile de ne pas penser aux films de genre italien. De belles actrices, un questionnement permanent sur ce que l’on vient de voir, une musique originale très belle.
On va me taxer de ne parler que de films bizarres quand je parle de thriller ou de fantastique français.
Je peux faire un parallèle rapide avec Blind Sun que j’ai vu récemment.
Les deux films ont une très belle mise en image, très réfléchie. Les acteurs jouent le script volontairement avec de la distance pour garder une dimension littéraire.
Blind sun est une œuvre de scénariste où l’on devine un travail de réalisation qui possède beaucoup de retenue. Le film ne part jamais vraiment, ne se donne jamais les moyens d’aller explorer le fantastique en tant que tel. Et l’on reste dans une métaphore… Le fantastique étant, pour moi déjà une métaphore, faire une métaphore dans une métaphore est le risque de distiller encore plus le propos.
La dame dans l’auto est un trip de réalisateur. Le scénario est l’adaptation d’un roman que Sfar n’a pas écrit. Il a « juste » du le mettre en image, avec sa sensibilité et ses références de cinéma. Cette distance et cette liberté vis à vis du propos lui a permis, je pense, de faire un vrai film et n’ont pas la retranscription d’un scénario.
J’en reviens donc à ma thématique (dans cette « Ter-Ma »-tèque, ah ah) du moment. Comment faire un film de genre en France ? Un scénariste avec de bonnes idées, un réalisateur plus graphique que littéraire qui possède une vraie pâte, serait un combo gagnant (vous avez dit Caro Jeunet ?). Encore faut-il trouver des producteurs et distributeurs moins frileux.