Cinéma  En salle

High Rise

La filiation avec Kubrick est évidente. Il suffit de voir l’affiche. Il est difficile de ne pas penser à Orange Mécanique.

High Rise de Ben Weathley présente un film hors du temps et hors de la réalité.

Aussi, parmi les défauts du film, je n’ai pas compris les passages hors de l’immeuble. Ils sortent les personnages de leur cadre et réintègre du réel alors que l’on sent un départ vers la folie.

On se rend vite compte que l’immeuble est un vase clos, une dystopie d’une société monarchique ou totalitaire, où les puissants sont tout en haut et les plus fragiles en bas.

Le film est gore, violent et malsain. Mais tout est justifié. On se rend vite compte que la seule valeur qui a de l’importance dans la tour, c’est l’apparence. Le seul but des habitants d’en bas et ceux d’en haut, c’est de faire les meilleures fêtes.

Les étages intermédiaires où se situent les héros (Le Dr Laing et la femme fatale Charlotte Melville et le jeune Toby) ne prennent parti pour personne et ne peuvent qu’assister à la désintégration de cette société.

Il y a un manque d’empathie flagrant envers tous les personnages. Ils sont tous détestables. C’est ce manque d’optimisme qui est un des plus grand défauts. Seule la fin apporte un peu de lumière.

Mais en tant que métaphore

  • du mépris des puissants envers les plus faibles
  • de la recherche perpétuelle du bonheur des personne qui ont déjà tout
  • de la perte de repères de la classe moyenne (oscillant entre la morale mesquine des riches et la solidarité des plus pauvres

cela montre bien que malgré les époques, les problèmes demeurent. Et le plan cynique des nantis, pour reprendre le contrôle de la tour, détaille assez bien les ficelles politiques et les manipulations médiatiques actuelles.

Le film est vite confus et l’on a du mal à comprendre les motivations de chacun.

Ca m’a fait penser aussi à ce que décrit Karim Debbache dans Chroma #3 sur le montage d’abstraction (http://www.dailymotion.com/video/x3r6gba à 14:00).

Pour les acteurs tous incroyables, les images millimétrés, le film est assez singulier et vaut le coup d’oeil. Il y a quelques fulgurances qui fonctionnent bien. Le film est très déroutant et les âmes sensibles doivent s’abstenir (rien que les scènes d’autopsie sont difficiles).

 

 

 

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