Cinéma  En salle

Batman v Superman : Dawn of Justice

NB : J’avais fini ma review. Elle vient de disparaître en purée de 1 et de 0 dans les méandres des ondes wifi. Donc, deuxième essai. Je vais essayer d’organiser mes pensées. La critique est moins longue mais on pourra en discuter.

NB 2 : J’ai essayé de ne pas trop spoiler, mais il y aura forcément des indications sur la durée de quelques scènes importantes.

NB 3 : je ne suis pas un fan assidu de Comics. J’essaie de comprendre l’univers des films et je documente un peu avant ou un peu après pour essayer de bien comprendre la thématique du film.

J’y suis vraiment allé à reculons. Pas emballé sur le projet initial (même si j’aime bien Snyder et même si je trouvais le choix et l’implication de Ben Affleck en Batman intéressant). Encore moins emballé devant les retours d’internet, virulents et unanimes. Et j’ai vu Man of steel que je n’ai pas adoré… Ca part mal.

Alors, est ce que le film est un échec ?

Venant de Zack Snyder, on pouvait s’attendre à un beau film et, sur ce point, tout va bien. Les scènes d’actions sont lisibles, la mise en lumière et en image sont soignées.

Niveau musical, la musique passe inaperçue. Seule le thème de Wonder Woman, avec sa pointe de Mad Max Fury Road (normal, il y a la participation de Junkie XL sur les 2 films), sort du lot. Et contrairement à certains, je n’ai pas eu d’acouphène en sortant de la salle. Si c’est le cas, allez voir votre projectionniste, il y a forcément un soucis.

Au niveau du jeu, comme je le disais, je n’ai pas hurlé derrière mon écran en apprenant que ce serait Ben Affleck dans le rôle du Chevalier Noir. Il s’est visiblement investi et donne tout pour ce Batman rongé par son trauma d’enfance, vieillissant et usé moralement, ayant délaisser sa moralité et ayant mis des armes automatiques sur sa Batmobile et son Batplane. Le costume du défunt Robin, taggué par le Joker, lui rappelle ses échecs. Son costume et son attitude sont proches du Batman de Miller dans le comic The Dark Knight Returns. Du coup, on a un Batman plus dans l’action et pragmatique que le cérébral et calculateur de Nolan, moins « gay » et pop que celui de Schumacher, moins générateur de monstres ennemis qui plaisent tant à Burton. Je reviendrai sur le cas des autres personnages en parlant de l’histoire.

Sur le plan métaphorique, ça marche. On peut lire plein d’interprétations mais celle que je me suis forgée est la suivante :

L’univers du film représente les Etats Unis. La destruction de Métropolis par Zod représente le 11 septembre. Batman et Superman représentent les deux sentiments qui sont nés de ce conflit que les Aliens/Etrangers ont apporté sur leur Terre/leur patrie.

Batman oeuvre dans Gotham. Il se bat, avec les moyens d’un homme, au quotidien contre le crime qui gangrène sa ville. Ses concitoyens vivent dans le seul espoir qu’un homme les protège (Selon moi Obama).

Superman sauve Métropolis. Il utilise ses super pouvoirs qui est au delà du commun des mortels contre les catastrophes naturelles. Les habitants de Métropolis lui érige des statues et les journaux chantent ses louanges car leur héros est porteur d’espoir et de salvation (Selon moi Bush et la croyance de dieu).

Pour les deux figures politiques US : j’ai vu l’inverse Obama= Superman et Bush=Batman.

Les règles du jeu changent quand le jeune homme qu’est Lex Luthor dans le film (interprété par Jesse Eisenberg qui avait joué, dans The Social network, le rôle de Zuckerberg) utilise la « science sans conscience », la manipulation médiatique, l’argent des multinationales et le terrorisme pour générer la discorde entre les deux héros. Il retourne aussi l’opinion en pointant du doigt leurs défauts (trop humain ou trop surpuissant). Suite à ce climat anxiogène, les hommes perdent leur repères et ne savent plus qui est leur idole, décidant de les faire tomber de leur piédestal. Les deux justiciers, une fois séparés, tombés en disgrâce, sont devenus inefficaces, pris par leurs propres doutes et l’image que la société leur renvoie.

Ce n’est qu’avec l’arrivée de femmes fortes (Lois Lane, Martha Kent et Diana Price) que les héros retrouvent leur voies vertueuses et peuvent prendre le dessus sur le Chaos incontrôlable, généré par la haine, l’absence de foi et la science immorale.

C’est mon interprétation mais vous pouvez en trouver plein sur le net.

Mais malheureusement ça ne marche pas au niveau narratif. A vouloir surexpliquer la partie abstraite, le scénario oublie de mettre en avant les enjeux des personnages.

Superman passe son temps à sauver Lois Lane.

Batman ne fait que des cauchemars sur un monde ou Superman devient tyrannique ou sur la mort de sa mère

Diana Price reste mystérieuse, mais pour elle, ça passe.

Les autres apparitions sont anecdotiques au mieux, ridicules pour certains.

Lex Luthor n’a pas de plan. Il réussit à monter Superman et Batman l’un contre l’autre : OK. Pourquoi générer une bête dont on se doute qu’elle sera incontrôlable et dévastatrice ? Quel est sont but ultime ? Aucune réponse dans le long métrage.

Le film est un assemblage. Il y a des scènes qui marchent comme l’intro, la partie James Bond de Bruce Wayne (Aston Martin Style) chez Lexcorp, la violence des combats à mains nues et avec des gadgets de Batman, l’arrivée de Wonder Woman (la salle a applaudi). Les autres, centrée sur Superman sont certes poétiques mais trop abstraites par rapports aux enjeux. le film est un patchwork. Le film se contredit beaucoup au niveau des pouvoirs (ah ! la kryptonite est un matériau bien étrange) et surtout au niveau des motivations changeantes (ah ! les mamans…).

Et BvS se base sur la théorie de l’élastique (merci Karim Debbache dans le Crossed de Doom). On retarde le combat que le titre nous promet. Pire, le marketing et les affiches nous promettent le combat épique des deux justiciers. On attend 1h30 pour 5 min. 5 min de combats sous la pluie qui sont moins bonnes que le combat final de Neo contre Smith dans Matrix Revolutions (que j’aime bien, en fait).

Avec un autre nom, une autre promotion, le film n’aurait pas suscité l’attente de ce combat. Comme 10 cloverfield Lane, le film est victime de son nom, succitant des attentes que le faible scénario ne pourra jamais combler et dont les enjeux, qui ne cessent de monter pendant 1h30 se dégonflent en 5 min.

Au final, le film possède quelques moments de bravoure mais est plombé par un scénario où les personnages n’ont pas d’enjeux. J’ai préféré ce film à Man of Steel, ce n’est pas la catastrophe décriée sur internet. Mais ça n’en fait pas un bon film.

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