The Assassin
Je ne connaissais pas le cinéma de Hou Hsiao Hsien.
Alors, que l’on soit clair, je ne m’attendais pas forcément à un film d’action. Je ne m’attendais pas à grand chose et je suis allé le voir l’esprit assez ouvert.
Le film possède selon moi, le défaut du film de festival.
Il est indéniable que le film est une baffe technique. Chaque plan est un tableau, chaque image est une photo parfaite. C’est très beau. Il y a un plan avec un passage dans la brume qui est incroyablement magique.
On sent le cinéaste patient, perfectionniste.
A côté de ça, il y a des partis pris de mise en scène : combats en hors champ ou filmés de très loin, plans fixes, avant plans pour donner de la profondeur.
En revanche, cette caméra volage est un vrai problème en terme narratif. Qui suit elle ? Quel est son point de vue ?
Si les images sont vraiment belles, l’histoire est compliquée pour rien. Je peux comprendre qu’il y ait un clivage culturel, mais on ne nous définit pas bien chaque protagoniste. Par la force des choses, on finit par comprendre. Mais en nous balançant des personnages sans nous les présenter, au delà de ne plus suivre, on n’éprouve aucune empathie.
En ce sens, j’ai pensé à The Hateful Eight de Tarantino : beau mais vide de personnage.
Et c’est ce qui me pousse à penser que ce genre de film est parfait pour un festival. On distingue forcément les as de la technique, il y a des prix pour ça.
Je deviens peut être trop sensibles aux histoires et aux personnages. J’ai pourtant aimé Under The Skin, complètement sensoriel mais qui avait réussi à me toucher.
J’espère juste qu’il n’y a pas de malédiction Pas (encore) Vus – les petites vidéos que je fais sur YouTube – car il y a finalement peu de films que j’attendais qui m’ont finalement plu.
Alors, comme le Tarantino, ce n’est pas un mauvais film et vous serez peut être plus sensible à ce genre de cinéma. J’ai eu l’impression d’être dans un musée, loin de chaque tableau avec interdiction de m’approcher.