Ave César
Les frères Cohen savent utiliser l’absurde.
On le retrouve dans leurs drames comme dans Barton Fink, Fargo, A serions man, True Grit, No country for Old Men (films que j’aime beaucoup). Cet absurde est utile pour créer un décalage dans des films à l’approche réaliste. Il permet d’introduire de l’humour, du malaise ou de l’humanité dans des situations qui peuvent être tendues ou dramatiques.
A l’opposé, il y a leurs comédies qui ont un postulat absurde. Je les aime beaucoup moins car ce décalage n’est pas possible. Que ce soit pour Lady Killers ou Burn after reading, je trouve que ça ne marche pas. Et ce malgré un casting cinq étoiles dans tous les cas.
Ave César est malheureusement dans ce second cas. On part d’une mise en abîme du milieu Hollywoodien. Je trouve que cela reste très superficiel. Les comédiens s’amusent et leurs rôles à contre emploi font mouche. Les scènes de Cinema dans le Cinema, sont drôles et remplies de références. Mais il y a quelque chose qui ne marche pas. Mention spéciale à Josh Brolin et Channing Tatum qui ont deux beaux moments.
En terme de forme, j’ai cru voir un remix de Tarantino, de The Artist, de Qui veut la peau de Roger Rabbit. C’est, dans la forme, un des films qui porte le moins la patte des frères. Ils se sont laissé aller dans les hommages des films de l’âge d’or d’Hollywood.
Mais sur le fond, ça reste creux alors que ça aurait pu parler du MacCarthysme et de la chasse aux sorcières communistes aux USA. La trame n’est qu’un prétexte, pas très intéressante.
Visuellement, pour les réal, c’est jubilatoire, on sent que les acteurs s’amusent, mais personnellement en tant que public, je me suis senti exclu.