Dheepan
On suit la trajectoire du soi-disant Dheepan, réfugié Tamoul, partant du Sri Lanka avec une femme et une fille qui n’ont aucun lien de parenté ni avec lui, ni entre elles.
La première partie est lumineuse, presque joyeuse et l’on se plaît à penser qu’Audiard, pour la première fois, dessine une trajectoire qui tend vers le positif et les beaux aspects de la vie.
On s’amuse, comme ces réfugiés, à voir les caïd de banlieue à deux balles faire les kékés dans les coins de la cité. On est ému de les voir se découvrir, alors qu’ils ne sont qu’une famille depuis quelques jours, depuis que leurs nouveaux passeports le certifie.
Et l’on se dit que la France, malgré tous ces défauts, arrive à rassurer les gens qu’elle accueille.
Puis vient la deuxième partie, où toutes les illusions tombent, une à une. La peur s’imisse dans le quotidien et tout vole en éclat.
Comme souvent, Audiard fait un film sur le désenchantement. Avec de superbes acteurs (mention spéciale à l’acteur qui ressemble à Edouard Norton), une manière de filmer avec une partie lumineuse et une partie claire obscure, illustrant la progression de ses personnages.
Un des plus beaux film de 2015, à la fois touchant et dur, comme souvent dans le cinéma de Jacques Audiard.