Trois souvenirs de ma jeunesse
J’aime beaucoup Matthieu Amalric. Le film de Desplechin est un bon représentant de ce que j’aime et ce que je déteste dans le cinéma français.
Dans ce que je déteste, il y a cette voix off qui arrive de nulle part. Un homme pense à son passé. Il est logiquement le narrateur de son souvenir. Je n’ai pas compris qui était cette voix. D’autant qu’elle arrive tard dans le film.
Je n’aime pas non plus ces phrases trop justes pour ne pas avoir été écrites avant d’être dites.
Malgré tout, il est difficile de ne pas trouver de la poésie dans ce film. Que ce soit les références à la mythologie grecque, les allusions philosophiques, on ne peut pas nier une certaine profondeur. Le film reste un joli portrait sur les sentiments entiers d’un premier amour.
La réalisation renforce cette idée de « film de cinéaste pour les cinéastes » avec une photo très belle et des plans somptueux.
Malgré tout je reste partagé et je ne sais pas si je peux conseiller ce film. Je suis dérouté car le film est beau et sincère mais possède une forme et une grammaire cinématographique qui ne me parle pas. Je m’attendais à une histoire plus proche d’une enquête, une reconstruction mémorielle incertaine. J’ai peut être été dérouté par autant d’assurance et d’absolu.