Birdman
On peut comparer « Birdman » à la « Venus à la fourrure ».
C’est un espèce de méta film qui parle de la condition d’acteur, du grand écart entre l’industrie et l’artistique, du besoin de reconnaissance des comédiens, de la recherche de la vérité sur scène, des exigences du public.
Pour ce qui est des comédiens, le film propose un casting où les acteurs (et leur vécu) sont très proches de leur personnage. Entre Mickael Keaton que l’on connait uniquement pour Batman, Edward Norton qui est un acteur à la recherche de la vérité, Naomi Watts qui n’a pas peur d’embrasser d’autres femmes, difficile de trouver la frontière entre le réel et l’imaginaire… Le film utilise des noms célèbres, il aurait pu reprendre ceux des acteurs principaux sans que ce ne soit choquant.
Ainsi, pour tous ceux qui se sont frotté au milieu du cinéma et du théâtre, on peut comprendre cette dimension un peu trouble entre la sincérité et le rôle que l’on se donne dans la vie. Le film joue énormément entre le réel et le fantasme, entre ce qui se produit dans la vie et dans la tête de Riggan (le héros).
Pour la réalisation, Inarritu fait de très longs plans séquences (avec plein de raccords) qui donne l’impression que la caméra vole comme un oiseau autour des comédiens. Il n’y a aucune coupure visible (mais que l’on devine). Cela renforce cette image du théâtre dans le théâtre.
La musique est aussi dans cet état d’esprit. Je n’aime pas du tout le genre Free Jazz Batterie et c’est surement pour ça que je l’ai trouvé trop présente et que je n’ai pas du tout aimé. D’un autre côté, j’ai beaucoup aimé la façon dont elle est introduite : On voit toujours un musicien, un poste de radio, une télé, un chanteur dans les rues qui est là. Elle est aussi présente pour les comédiens et pas seulement pour les spectateurs du film.
J’ai beaucoup aimé le propos, les acteurs et la mise en scène. Gros bémol pour le style musical qui n’est pas dans mes goûts.
C’est un film sur les acteurs et sur le théâtre et sur le cinéma. Je comprends que ce film ait été applaudit aux Oscars, mais il y a eu beaucoup de films en 2014 dans le genre, tout aussi réussi et parfois plus touchant. Mais ça reste d’un très haut niveau.