Foxcatcher
C’est la saison des Oscars. Les acteurs quelques mois auparavant sont partis à la chasse aux rôles et aux films/Biopics qui leur permettront d’obtenir une statuette de leurs pairs.
Donc après un film sur anglais sur Alan Turing (The Imitation Game), on a donc ce film, une histoire de gros sous et de sport à l’américaine.
Foxcatcher retranscrit l’histoire de John Du Pont qui recrute un champion olympique de lutte et qui veut faire un camp d’entrainement officiel de l’équipe américaine.
Il raconte avant tout la rencontre de deux hommes qui vivent dans l’ombre d’une gloire passée. D’un côté, il y a John du Pont, milliardaire : Ecrasé par l’héritage familial, sa mère castratrice et un immense complexe d’infériorité. De l’autre, il y a Mark Schultz, à la recherche d’un père absent, médaillé mais pas assez pour sortir de l’ombre de son grand frère : Son meilleur ami, son plus grand soutien, son pire rival.
Après cette rencontre, on remarque les failles de ces deux hommes, dont les trajectoires suivent les mêmes courbes mais pour des raisons totalement opposées. Le film tend à nous montrer la différence entre la réussite construite après de durs efforts et la réussite simulée ou rêvée, apposée sur un mur comme une trophée dérobé.
Pour ce film, la réalisation est classique. L’image n’a pas utilisé de filtre style Instagram pour nous rappeler les années 80 (le film se montre étonnement intemporel visuellement, malgré les cartons rappelant les dates). Le sound design, surtout vers la fin, montre toute la violence du film.
Si le scénario est original, avec une belle histoire qui est centrée sur les personnages, ce n’est pas lui qui vaut le détour.
On ne peut que saluer les prestations de Steve Carell, Mark Ruffalo et Channing Tatum qui sont justes et vraiment incroyables, au delà des transformations physiques pour ressembler aux vrais personnages.
(lire ce lien APRES avoir vu le film : http://www.popsugar.com/entertainment/Foxcatcher-True-Story-34881196 )
Des trois, ma préférence va vers Ruffalo, complètement vouté par la lutte, avec une calvitie et des kilos en plus (par rapport à mon souvenir de lui dans The Avengers).
On ne va pas trop se plaindre que les Oscars nous aident à voir des films aussi denses et aussi impliqués récemment. Mais il faudra se méfier (messages aux acteurs qui ne me liront jamais) que le « Biopic avec une transformation physique pour avoir une nomination aux Oscars » ne devienne pas un genre à part entière.