Night Moves
Pour parler de la forme avant de parler du fond.
Les acteurs sont tous très bons. Jesse Einsenberg est carrément flippant, lui qui semblait si sympathique dans Zombieland.
La réalisation est assez sobre. Le film prend définitivement son temps.
Mais ça reste bien fait et suffisamment juste et sincère pour que l’on reste à côté des personnages. À côté, pas avec, j’ai eu un léger problème d’empathie. C’est ce qui m’a fait plus réfléchir aux propos de cette histoire.
Un film est sur la prise de conscience et sur l’écologie, au premier dégrée. Le film peut s’étendre à toute révolution. D’un plan élaboré sans accrocs ni violence, aux premiers problèmes vers la paranoïa, à la division des « justes » et de la « cause », on suit le trajet des personnes qui veulent faire changer les choses et éveiller les consciences.
Sans vouloir spoiler, ce que l’on retient d’une révolution violente et anarchiste, c’est la violence du geste et la décomposition de la solidarité qui en découle. On oublie aussi tous les dommages collatéraux.
On comprend cependant la vacuité de se réunir pour penser à la révolution sans jamais la mettre en marche. Le passage où l’on montre
– La projection d’un film militant,
– un spectateur demandant quelles sont les solutions,
– le conférencier conclue en disant qu’ils vont se réunir et proposer des idées.
Cela montre bien l’immobilisme d’un excès de réflexion.
Dans le discours, si on fait un parallèle complètement osé avec la trilogie Matrix et Cloud Atlas, les films des frères Wachowsky expliquent eux que :
Changer les mentalités prend du temps.
Changer les mentalités commence par la volonté de quelques hommes mais demande l’acceptation de toute la société pour être pérenne.
Night Moves montre bien que la révolution écologique via le terrorisme ne marche pas, pour des tas de raisons, mais ne propose pas de solutions pour autant. La réalisatrice se concentre avant tout sur ces personnages et son histoire. Ça en fait un film intéressant, si l’on ressort de la salle en se posant des questions.