Chronicle
Etre ado, c’est être un mutant. Notre corps change, nous passons vers l’âge adulte, nous avons désormais les fameuses « responsabilités » si chères à l’oncle Ben de Peter Paker (aka Spider-man pour les deux du fond qui ne suivent pas).
Donc un film de super héros, ça traite essentiellement de ce rituel de passage qu’est l’âge adulte. Chronicle assume ses racines mais les emmène au-delà. On prend donc 3 ado. Un populaire, un philosophe rebelle et un mal dans sa peau, souffre douleur des brutes du lycée, de son père violent au chômage. C’est du point de vue de ce dernier (et de sa nouvelle caméra récemment achetée avec son argent de poche) que nous suivons l’histoire.
L’utilisation de la vue via caméra interposée n’est pas là pour l’immersion comme dans Rec ou Cloverfield ou Paranormal Activity, mais pour justifier la distanciation entre notre héros mal dans sa peau et l’image qu’il a de lui même.
D’ailleurs, le procédé se substitue rapidement à d’autres images et d’autres caméras (surveillance, smartphone) pour enlever certaines contraintes.
Bon finalement, de quoi parle Chronicle ? Il traite de la façon dont on se révèle à l’adolescence. De l’acceptation et du regard des autres. A la découverte de leur pouvoir, les protagonistes vont réagir différemment :
- Le plus populaire va vouloir draguer les nanas
- Le philosophe va border les pouvoir par des règles
- Le souffre douleur va vouloir changer son image
Reste que ce dernier possède un vide affectif si abyssal qu’il va très vite disjoncter. On est donc loin de Spider-man (la scène avec l’araignée est elle un clin d’oeil ?). Le final qui vous attend est assez surprenant, autant visuellement que dans sa tournure. Je ne veux pas vous spoiler cette partie-là…
La tagline française n’est pas dans l’esprit du film et induit en erreur : « L’abus de super pouvoir peut s’avérer dangereux pour la santé ». Ce qui laisse penser soit à de la maladie, soit à de l’humour comme dans Kick Ass alors que ce ne sont pas des thèmes abordés.
Une bonne surprise selon moi, pour des réalisateurs / scénaristes jeunes (autour de 25 ans) à suivre…