A Dangerous Method
Autant je me suis interdit toute empathie pour le personnage de Shame, autant je n’ai eu aucun mal à m’identifier complètement avec le personnage de Jung (pourtant joués tous les deux par M. Fassbender).
Il m’est plus facile de comprendre un homme tiraillé entre son éthique, ses principes, son travail et ses pulsions, ses envies, ses désirs, qu’un homme qui y succombe pour remplir un vide. La psychologie, le sexe, son interprétation et sa place dans la société sont aussi le point commun sur les deux films.
Sur la forme, on est aux antipodes. Et l’on comprend trop bien les motivations de Jung, de Freud, c’est parce qu’elles sont surlignés (alors que tout est suggéré dans Shame). Si les déboires du personnage de Shame sont très bien mis en image, Cronenberg est complètement absent à la réalisation qui reste très (trop, hélas) sobre. Le réalisateur de la Mouche, d’Existenz, de Dead Zone faisait preuve de plus de fantaisie par le passé, même si l’on constate que depuis A History of Violence, le réalisteur canadien met beaucoup en avant ses acteurs (fétiches, Viggo Mortensen en tête).
Une mention particulière pour la musique de Howard Shore (toujours impeccable), avec ce thème à la fois mathématique et sensible (intuitif), représentant bien Jung (et me parlant aussi sur ces deux aspects).
Je suis désolé de faire appel à un film pour critiquer le second, mais il est incroyable comme les deux films se font échos, s’opposent, s’expliquent l’un l’autre…