Cinéma  En salle

Blind Sun

Ce film synthétise ce que je disais durant ma chronique Pas (encore) Vus du mois d’Avril.

En dehors de toutes considérations artistiques, l’état de la Série B en France est visiblement compliqué. Je pense que Les Visiteurs 3 doivent être présents dans tous les cinéma de France. Mais pour Blind Sun, j’ai fait quelques recherches sur les salles qui diffusent le film :

  • Une seule à Paris
  • Deux en région parisienne
  • Deux à Lyon

C’est très peu et ça donne une idée de ce que doit ressentir Joyce A. Nashawati. C’est une très bonne réalisatrice et qui propose des choses. Elle est à mille lieux d’un Jean Marie Poiré (qui a été un bon réalisateur) plus « classique » pour rester poli.

Car Blind Sun montre bien aussi ce qui ne va pas avec les films de Série B français : Ils se prennent trop la tête. Je pense que l’on garde un rapport littéraire avec l’horreur en France. J’aime beaucoup que l’on ne nous donnent pas les clés de ce qui nous fait peur. Le scénario semble bon mais ils restent beaucoup d’intentions bloquées sur le papier ou dans la tête de l’auteure.

Blind Sun crée une belle ambiance. Les éclats solaires qui se tiennent derrière les personnages, la photographie et le cadre sont techniquement irréprochables. On se sent accablé par la chaleur.

Mais le film ne parvient jamais à mettre de la tension. Voir un personnage à l’écran qui a peur, ne fait pas forcément peur au spectateur. D’autant que l’on n’a que très peu d’empathie pour le héros, Ashraf. On en a peu pour tout le casting : les propriétaires français de la Villa, les policiers, les personnes qu’il rencontre sont tous détestables.

Je me doute qu’il s’agit du point de vue du héros et que c’est l’image qu’on lui renvoie : parce qu’il est étranger dans une Grèce en crise et en plein repli identitaire. Je me doute que si on lui donne la responsabilité de garder ce qui est précieux (les biens, l’accès à l’eau), cela va lui mettre la pression et que tout le monde va attendre de lui qu’il flanche.

Ce sous-texte est très intelligent et est bien amené, mais si l’intention de l’auteure était de créer une fable fantastique, la fin et l’absence d’empathie desservent le propos. Je me sens loin d’un épisode de la Quatrième Dimension comme l’avait indiqué une critique que j’ai lue.

Si je dois adresser un message aux réalisateurs et aux scénaristes de films fantastiques français : N’ayez pas peur de faire simple, direct et fou.

Si l’on combine le côté direct et simple de Desierto à la technique et l’ambiance de  Blind Sun, on aurait eu un film parfait.

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